Par Michel Remondat
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L'été arrive. Comme chaque année, depuis 30 ans, le Languedoc et le Roussillon s'apprêtent à accueillir les touristes venus du Nord... L'aménagement du littoral et le développement d'une civilisation des loisirs ont fait du Languedoc-Roussillon, l'une des premières destinations touristiques. La mer, le soleil, les longues plages de sables, les stations balnéaires animées, attireront longtemps encore, estivants français et étrangers.
Peu à peu, en 30 ans à peine, le Languedoc viticole a fait sa révolution. Et si les touristes ont été, assez souvent, les premiers clients des nouveaux vins du Languedoc, ce sont depuis une dizaine d'année, les acheteurs professionnels qui ont confirmé le renouveau des vins du Languedoc et du Roussillon. Désormais reconnu pour la qualité de ses vins, le Languedoc peut attirer comme l'Alsace, la Bourgogne des touristes séduits par une approche thématique. Le consommateur de vin moderne rejette la standardisation, il recherche la personnalisation, la découverte. Il croît en des valeurs essentielles comme l'équilibre nutritionnel, le plaisir des harmonies, la complicité qui favorise les échanges. Ces éléments, un peu abstraits, le relient au terroir et l'insèrent à la vie des loisirs, et donc au tourisme. Le consommateur ne se contente pas d'image sur papier glacé, il veut toucher, déguster. Le tourisme vitivinicole lui offre cette opportunité. Pour créer une attractivité globale du territoire viticole, il faut généralement plusieurs conditions : d'abord des produits de qualité, ensuite être capable de montrer l'originalité du climat, du sol, du cépage, et en même temps construire un environnement dense de relations entre vignerons, caves coopératives, caves particulières en mobilisant les acteurs locaux (mairie, associations culturelles, syndicat d'initiative), développer des activités de service (hébergement au domaine, restauration, sentiers viticoles guidés). La transformation du vignoble languedocien s'est faite à marche forcée, parfois de manière désordonnée. La restructuration du vignoble a laissé un vignoble en lambeaux ! Or, un vignoble c'est l'image du vigneron : on apprend plus sur les vins dans les vignes que dans les caves. Le paysage symbolise l'équilibre, c'est à dire le durable : en Languedoc, les vignes sont installées depuis plus de 2500 ans ! Elles symbolisent l'équilibre entre nature et culture. Un vignoble ce n'est pas des friches, c'est de l'activité, c'est vivant. Dans le paysage, on lit l'histoire très simple des gens, il révèle l'identité vigneronne, il ajoute de l'esthétique, de l'imaginaire. A la "valeur ajoutée" créée par le viticulteur et l'Snologue, il apporte, comme le dit si bien Jacques MABY, historien géographe des Côtes du Rhône, du "discours ajouté" du discours ajouté à condition que vignerons, organisations professionnelles, collectivités locales unissent leurs efforts.