Portrait : Corinne Cosseron Prêtresse Ho-Ho-Ha-Ha-Ha du rireLe rire est devenu son royaume. Un royaume sans frontière, sauf celle de la tristesse. Depuis Frontignan, son port d’attache, Corinne Cosseron met du Muscat dans ses émotions pour en faire un art appliqué et ainsi générer du bien-être et du bonheur, pour tous, si possible. Elle a ainsi ouvert un jardin extraordinaire, qu’elle entretient avec passion dans un univers de la psychologie où la prise de tête serait le mode de fonctionnement endémique.
Elle plane Corinne Cosseron. Au-dessus des éclats de rire du monde entier. En juin dernier, elle a fêté son anniversaire en famille dans sa bonbonnière aux volets mauve de Frontignan (Hérault) entre deux avions pour Philadelphie et Colombus. Entre dix conférences et autant de colloques pour dresser l’état du monde du rire et découvrir enfin, entre gourmandise cérébrale et curiosité, à Aix-Les-Bains, le tout premier congrès français de la psychologie positive. Dix ans tout juste après que Martin Seligman ait enfoncé le premier clou de cette approche aux États-Unis. Pour mettre une touche de rose soutenu et de bleu pastel dans le monde gris foncé et sérieux de la crise économique et sociétale. Pendant ce temps, en un septennat, (2002-2009), Corinne Cosseron, elle, s’est hissée au plus haut niveau mondial du rire et des techniques de rigologie après avoir créé, en 2002, la toute première école française du rire à Frontignan. Quelques mois plus tôt, elle avait découvert, presque par hasard, sa personnelle vocation fondamentale en regardant un documentaire sur le docteur Madan Kataria, le maître incontesté des séances de rire. Dans les années 90, le grand maître avait décidé de fermer son cabinet de psy, à Bombay, pour ouvrir de façon empirique son premier cercle du rire, dans un parc public, en bas de chez lui avant d’imposer son yoga du rire comme une sorte de panacée. Parce que le rire aide, le rire soulage, le rire permet de guérir plus vite. De façon empirique, avant même de se cogner à cette évidence, Corinne Cosseron avait depuis son plus jeune âge choisi son camp, celui du rire justement. Elle avait ainsi pu elle-même traverser les grandes tragédies de sa propre vie sans jamais se séparer d’un précieux viatique, celui de l’humour. « Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été une Rigolus, cette fameuse tribu inventée pour Pif Gadget qui menait un combat permanent contre les Tristus. Je ne faisais rien de spécial pour être une Rigolus. Il me semblait que c’était quelque chose d’interne, d’intime, relevant d’un choix personnel », explique-t-elle. Naturellement prédisposée, Corinne Cosseron va donc brûler les étapes en intégrant à grande vitesse, qui est aussi sa vitesse de croisière, les différentes sciences et techniques développées par des chercheurs du monde entier : la sophrologie ludique, la ludothérapie, l’éducation émotionnelle, le développement de l’humour, le théâtre thérapeutique, le toucher ludique, le clown, la grammaire des émotions.
Des rigologues experts
Ainsi, les plus grands esprits de la rigologie vont-ils, tour à tour, prendre le chemin de Frontignan pour enseigner. Et aussi pour recevoir la « Cosseron touch » sur la plage pour la traditionnelle grande partie de rire collectif du premier dimanche de mai à onze heures tapantes. Ce jour-là, les baigneurs et les promeneurs sont confrontés à des scènes surprenantes rythmées par d’étranges incantations sur le modèle « Ho, Ho, Ha, Ha, ha » destinées à déclencher le processus du rire. Les plus sceptiques s’y sont cassé le rictus. « Parce que le rire est contagieux, fondamentalement contagieux », analyse Corinne Cosseron après avoir ainsi reçu dans son périmètre les sommités : l’Américain Steve Wilson, le créateur du world laughter tour, Claudia Sanchez et Ricardo Lopez, le couple roi de la sophrologie ludique et bien sûr le Dr Madan Kataria qui a découvert le plaisir de ne plus simplement recevoir toutes les misères du monde sur son canapé mais d’apporter soulagement et bonheur par le yoga du rire. Depuis 2002, 1 500 personnes sont passées par l’école française du rire rebaptisée au printemps dernier, école internationale. La deuxième promotion de rigologues experts est sortie de Frontignan en mai dernier sans jamais lâcher la plus petite miette d’humour. Ces spécialistes patentés interviennent dans les hôpitaux, les maisons de retraite pour réintroduire de la bonne humeur dans ce monde de la souffrance et parfois de l’isolement. Et même en entreprise pour dérider les cadres psychorigides.
« En France, un cadre qui rit et qui fait rire est suspect. Aux États-Unis, on commence à comprendre qu’un cadre qui a de l’humour, qui est capable d’autodérision, sera un bien meilleur manager », ajoute Corinne Cosseron dans un contexte national de délabrement du rire. « En 1939, les Français riaient en moyenne dix-neuf minutes par jour. En 1983, selon le professeur Henri Rubinstein, ce temps tombait à six minutes avant de basculer sous la minute en 2000 », analyse-t-elle. En mai dernier, elle a sorti un livre « Remettre du rire dans sa vie » (Éditions Robert Laffont) qui fera date dans la rigologie. L’opus, écrit sous le grand soleil de Cornouaille, n’est pas un recueil de blagues, pour magistralement transcender les fins de repas entre très bons amis, mais la synthèse de toutes les contributions scientifiques sur la rigologie. Selon ses observations et celles des experts mondiaux, le rire n’aurait que des avantages et pratiquement aucun inconvénient. C’est une énergie parfaitement renouvelable et gratuite capable de réduire sensiblement la consommation des médicaments anxiolytiques qui ne sont bons pour personne, sauf pour les comptes d’exploitation des laboratoires pharmaceutiques. Mais le rire est encore considéré comme hautement explosif par les décideurs politiques. Vers un enseignement plus pratique
« Depuis des années, je réalise une collection de nez rouges. Je photographie tous les interlocuteurs avec un nez rouge de clown. Les hommes politiques sont les seuls à se faire prendre avec le point rouge… au bout des doigts, de peur qu’on puisse les confondre avec des clowns », s’esclaffe-t-elle en attendant de devenir un jour prophète en son pays languedocien d’adoption. Car la grande prêtresse du rire, la madame Ho-Ho-Ha-Ha-Ha, mondialement considérée, cherche toujours un vrai point d’ancrage pour son école internationale du rire et pour organiser ses nouveaux stages pratiques sur le bonheur. Selon elle, le rire, vécu intensément, pourrait aussi conduire au bien-être et au bonheur. « Apprendre à rire, c’est apprendre à ressentir puis à maîtriser ses propres émotions », conclut la grande prêtresse qui promet donc pour cet automne un enseignement très pratique et non plus seulement philosophique, sur le bonheur. Avec des devoirs à faire le soir à la maison. Car le bonheur, comme le rire, serait un jardin.
Christain Goutorbe Photo (© Edouard Hannoteaux) |
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