José Bové en liberté ? surveillée
Après six semaines à l?ombre, José Bové a quitté la prison de Villeneuve-les-Maguelone, le samedi 2 août. Le leader de la Confédération paysanne n?est pourtant pas libre comme l?air. Bénéficiant d?un aménagement de peine, il se doit de respecter certaines obligations comme de travailler, à mi-temps, au sein d?une association, de résider à Millau, de se présenter régulièrement à la gendarmerie de la ville? Pas de quoi contrarier sa participation au rassemblement ?altermondialiste? du Larzac qui a réuni quelque 200 000 personnes début août sur le plateau et où le célèbre moustachu a appelé à une forte mobilisation contre l?OMC, qui doit se réunir début septembre au Mexique. Bové ira-t-il alors que la loi lui interdit de quitter le territoire ? Une chose est sûre : OMC, OGM, réformes? le paysan syndicaliste, qui a annoncé quitter ses fonctions de porte-parole de la Conf? en avril prochain, est plus que jamais décidé à se battre sur tous les fronts.
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Montpellier agglo : de 38 à 32
Profitant de la loi présentée par Jacques Blanc, qui permet aux communes intégrées de force de se retirer d?une communauté d?agglomération, les 6 municipalités susceptibles de quitter le périmètre montpelliérain ont voté cet été en faveur du retrait : La Grande-Motte, St-Gély-du-Fesc, St-Clément-de-Rivière, St-Aunès, Mauguio et Teyran. Le préfet, qui doit avaliser ces départs, a précisé vouloir favoriser ?l?esprit de la loi la plus récente?, laissant entendre qu?il rendrait sa décision avant la fin 2003. Georges Frêche, lui, affirme être prêt a se battre ?encore des années s?il le faut? devant les tribunaux et le conseil d?Etat. Le feuilleton continue !
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Air Litoral en redressement judiciaire
L?annonce d?une mise en redressement judiciaire ternit toujours l?image d?une entreprise. Et pourtant, la première compagnie régionale française (un millier d?emplois, 32 appareils) être encore loin du crash selon son P-DG Marc Dufour. Le dépôt de bilan est en fait une procédure qui lui permet de céder le capital de sa société à un investisseur capable d?injecter rapidement les dizaines de millions d?euros permettant d?assurer sa pérennité. Le candidat avait même été trouvé cet été, à savoir le fonds d?investissement US Wexford, qui a proposé de reprendre la totalité de l?activité de la compagnie, à condition que l?Etat abandonne ses créances (60 M d?euros d?arriérés de charges sociales et fiscales), dont la moitié correspond aux impayés de Swissair? Mais l?État s?y est refusé, arguant du respect des règles de la concurrence et du droit européen. Avec le dépôt de bilan, c?est pourtant chose faite ! Restait donc, début septembre, aux investisseurs à se manifester. D?après Marc Dufour, Wexford (qui possède déjà 3 compagnies régionales en Amérique du Nord) est ?toujours prêt à reprendre Air Littoral dans son périmètre actuel?. Cela dit, d?autres repreneurs peuvent se manifester pendant la période d?observation de 45 jours décidée par le tribunal de commerce. Et il pourrait y en avoir car, selon son P-DG, l?entreprise est ?saine? (ce qui aurait été vérifié lors de 5 audits), du fait du plan de restructuration lancé en juin 2001 et grâce à la ?stratégie Sud? (sur le Maghreb, l?Espagne et l?Italie notamment) qui semble porter ses fruits depuis plus de 6 mois. Bien qu?il espère avoir assuré le sauvetage de sa société, Marc Dufour ne cache pas son ?amertume?. ?L?État nous a refusé cet été une belle porte de sortie alors que le repreneur avait la main sur le chéquier?. Un refus qui serait, selon lui, un ?dégât co-latéral de l?affaire Air Lib?, qui a entraîné ?beaucoup de rigidités administratives?. S?apprêtant à passer la main au repreneur, M. Dufour a salué l?attitude ?très digne? du personnel ?qui a conscience que l?équipe dirigeante s?est battue de son mieux pour sauver la compagnie?. Un sentiment partagé par le monde économique et politique local, très attentif à la survie de l?un des poumons
de l?activité régionale.
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Catalogne : le tacé de la THT doit être revu
Le tracé de la future ligne à très haute tension (THT à 400 000 volts), prévu pour relier la France et l?Espagne, devra être revu. A l?issue du séminaire franco-espagnol début juillet, la ministre de l?Industrie, Nicole Fontaine, a demandé à l?opérateur RTE de proposer un nouveau tracé afin de ?prendre en considération les soucis légitimes des habitants?, envisageant un passage plus à l?ouest dans le département. Cela suffira-t-il à calmer la colère des opposants ? Il semble que non puisque ces derniers demandent toujours le retrait pur et simple du projet. À l?image de Christian Bourquin, président du conseil général : ?Il n?est pas question de disqualifier certains territoires par rapport à d?autres dans le département. Aucun ne mérite cet affront qui pénaliserait, de toute façon, l?ensemble de notre département, quel que soit le tracé envisagé? Et d?ajouter : ?Le gouvernement doit décider le retrait du projet au plus tôt. C?est la seule décision que nous attendons?. Selon le comité ?Non à la THT? (Perpignan), quelque 250 associations vont constituer une fédération s?étendant sur toute la chaîne des Pyrénées. Elle devrait voir officiellement le jour en septembre et regrouper 15 000 militants anti-THT des deux côtés de la frontière. Par ailleurs, pour dénoncer le projet, deux grandes manifestations de rues, une à Rosas ou Gérone, et l?autre à Perpignan, sont annoncées pour le mois d?octobre.
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Quel danger pour le recrutement.
Si le projet de THT est critiqué pour son atteinte à l?environnement, il inquiète aussi les populations locales en raison de risques pour la santé. Qu?en pensent les scientifiques ? Les experts médicaux qui se sont exprimés ? ou ont tenté de le faire ? durant le débat public (qui s?est achevé fin juin à Perpignan) ont minimisé les incidences sur les organismes vivants. Ainsi, le professeur Gallouin, de l?Institut national agronomique, a réalisé des études sur l?environnement aquacole et agricole. Selon lui, ?les champs électromagnétiques de certains produits ménagers comme une couverture chauffante, sont plus puissants que ces lignes à très haute tension?. Un argument qui n?a pourtant pas réconforté les opposants. Le professeur Joussot-Dubien, fondateur d?un laboratoire de biologie électromagnétique, estime que ?les médias sont à l?origine de ces craintes, aussi à présent, la population souffre-t-elle de néophobie?. Les experts rappellent d?ailleurs que, l?an dernier, 20 personnes et 16 000 vaches ont été tuées par la foudre, alors que parmi les employés d?EDF, aucun décès dû aux lignes haute tension n?a été déclaré. Bien sûr, certaines règles de sécurité doivent être respectées pour protéger les populations (à commencer par une distance minimale de 5 mètres entre les lignes et les habitations?). Même s?il semble admis que le champ électromagnétique présente des effets néfastes pour les enfants leucémiques, aucun risque avéré ne ciblerait les personnes en bonne santé. Le professeur Joussot-Dubien étudie depuis 23 ans les risques entre les interactions électromagnétiques et les êtres vivants, et ne peut s?empêcher cette conclusion : ?Si ces lignes présentaient des dangers pour la faune, la flore ou la population, on le saurait depuis longtemps. Stopper le projet n?aurait donc pas plus de sens que d?arrêter une autoroute..."
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Conchyliculture :double coup dur pou le bassin de Thau
L?été 2003 restera de sinistre mémoire pour les conchyliculteurs du bassin de Thau. La vague de chaleur qui a amené la malaïgue (phénomène naturel caractérisé par un défaut d?oxygène dans l?eau) a provoqué la mort d?au moins 6 000 tonnes de coquillages, soit plus de la moitié de la production annuelle ! Raison pour laquelle les 750 producteurs ont demandé la mise en place de la procédure de calamité agricole. A cette catastrophe économique, s?ajoute le risque de déclassement du bassin en catégorie B (au lieu de la catégorie A depuis 1995). Un ?coup de massue? pour les producteurs car si cette décision préfectorale est maintenue, ils ne seraient plus autorisés à vendre leurs coquillages en direct sur le marché, mais devront les placer 72 h dans des ?bains purificateurs?. Une mesure qui pénalise les exploitants car, disent-ils, leurs coquillages vont se retrouver au même niveau que les produits importés. La Section régionale de conchyliculture (SRC) estime que près de 300 producteurs héraultais sont ainsi menacés, tout comme des dizaines d?emplois induits (fabrication des cagettes, entretien des bateaux?). Du reste, les professionnels contestent la démarche de l?administration. ?La réglementation stipule que l?analyse sanitaire doit être faite sur une durée de 26 mois alors que l?Ifremer l?a réalisée sur 3 ans, ne prenant pas en compte les investissements effectués en 2000 et 2001. Or sur 26 mois, on arrive à 92 % de résultats conformes à la norme pour être classé A (résultats supérieurs à 90 %). L?Ifremer conclut à 86 % de résultats conformes??, souligne J.-C. Archimbaud, président de la SRC. M. Delagarrigue, président du syndicat de Port-Loupian, rappelle aussi qu??en passant de A à B, on multiplie par 20 le seuil toléré pour les coliformes fécaux. Alors dire, comme le fait l?administration, qu?on va mieux protéger le consommateur, ça ne tient pas la route !?. Certains vont même jusqu?à dire qu?un classement en B renforcerait les risques de malaïgue. Il autoriserait en effet les communes à rejeter davantage de matières organiques dans le bassin, augmentant sa biomasse et donc la capacité du bassin à monter plus vite en température? En réalité, l?autre crainte des conchyliculteurs est bien l?accélération de l?urbanisation, car le déclassement relancerait les appétits immobiliers autour de la lagune. ?On sait, indique M. Sacaze, président de l?Organisation des producteurs, qu?il manque des espaces constructibles. Alors on s?interroge : à qui profite le déclassement, si ce n?est à ceux qui ont des projets d?aménagement ?? Et d?aucuns de pointer du doigt les projets de développement urbain et touristique de l?agglo de Sète (projet de plage sur le lido notamment)? Désorientés, les conchyliculteurs ont rencontré le président de Région, qui s?est dit prêt à les ?accompagner? financièrement, mais ajoutant que si ?quelque analyse amenait à imposer le classement en B, il ne s?y opposerait pas?? Les producteurs, qui ont informé le président Chirac des risques qui pèsent sur leur activité, ont également été reçus par le préfet, lequel a demandé un complément d?informations avant une nouvelle réunion de concertation mi-septembre.
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Narbonne : il publie les « secrets des Templiers
Pour un coup d?essai, ce pourrait être un coup de maître ! Sébastien Baudry, 27 ans, fondateur d?une maison d?édition à Narbonne, est en passe de réaliser un joli coup dès la sortie de son premier ouvrage. Son concept : rééditer des textes anciens ?introuvables? qu?il déniche grâce à ?un réseau de relations dans le Grand Sud? et une ?méthode de recherche? dont il ?garde le secret?. Cet ex-libraire à Marseille vient ainsi de publier la ?Règle et statuts secrets des Templiers?, éditée à quelques exemplaires en 1840 par Maillard de Chambure, Conservateur des Archives de Bourgogne. ?Retrouvé dans la bibliothèque d?un prince italien, et rédigé d?après des manuscrits inédits du 13e et 14e siècle, cet ouvrage révèle une règle cachée pendant sept siècles, qui a échappée au Roi Philippe le Bel ainsi qu?à l?inquisition, responsables de la destruction de l?Ordre?, précise M. Baudry. ?L?auteur y explique entre autres comment les Templiers auraient pu avoir une succession dans le temps, notamment la filiation templière de certaines branches maçonniques?? Tiré à 1 000 exemplaires dans un format ?luxe?, l?ouvrage s?est déjà vendu à plusieurs dizaines d?exemplaires dans les jours qui ont suivi sa sortie, début août. Mais Sébastien ne compte pas s?arrêter en si bon chemin. Il prévoit de publier à l?automne ?Les mystères de la franc-maçonnerie dévoilés?, d?après un ouvrage édité dans les années 1800. Bien des projets pour ce jeune éditeur qui affiche un autre motif de satisfaction : l?intérêt de son activité a été reconnu au plus haut niveau puisqu?il a été invité à assister au défilé du 14 juillet dans la loge présidentielle, puis a été convié à la Garden Party au Palais de l?Elysée, qui récompensait cette année les ?jeunes créateurs d?entreprises?. ?Ce fut une chance exceptionnelle?, confie-t-il, d?autant que la réception élyséenne lui a permis de croiser plusieurs ministres (Sarkozy, Devedjian, de Robien?) ! Difficile de rêver mieux quand on débute une aventure professionnelle?
Renseignements : Editions Baudry (Narbonne), 04 68 41 23 38.
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La création d?entreprise suit son chemin? de fer
Du 8 au 20 septembre, le ?train de la création d?entreprises? parcourt les plus dynamiques régions de France. Il s?arrête à Montpellier le 14 septembre, le Languedoc-Roussillon se situant parmi les six régions où la création d?entreprises a progressé de plus de 10 % en 2002. Ce train permet donc aux futurs chefs d?entreprises d?y rencontrer tous les experts et interlocuteurs indispensables à la création d?une affaire. Pour ceux qui l?auront manqué, le train sera le 15 septembre à Toulouse. Cette opération s?inscrit dans la politique gouvernementale actuelle, en quête du million de nouvelles entreprises sur cinq ans. Elle reçoit ainsi le soutien de Renaud Dutreil, secrétaire d?Etat aux PME et à l?Artisanat.
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En bref + 14, 8 %
C?est l?augmentation des offres d?emplois déposées par les employeurs en juin 2003 par rapport à juin 2002 en Languedoc-Roussillon, soit un total de 12 333 propositions de postes. L?augmentation en France n?a été que de 4 %.
Légionellose
Début de panique cet été dans l?Hérault avec la découverte, fin juillet et début août, de 23 cas de légionellose, dont 3 décès. Auxquels se sont ajoutés 6 cas hors région (dont 1 italien et 1 hollandais) concernant des personnes de passage à Montpellier. L?enquête diligentée par l?administration, afin de déterminer la ?source commune de contamination?, dans des centres commerciaux et bâtiments administratifs, ?a permis de déceler la présence de légionella dans plusieurs tours aéro-réfrigérantes? de Montpellier, dont les exploitants ont dû procéder à des opérations de désinfection des circuits de climatisation.
Catana remis à flots
Placé en redressement judiciaire en janvier, le constructeur de catamarans de luxe, Catana, a enfin trouvé un repreneur. Le groupe Poncin (gestionnaire de ports de plaisance et détenteur d?un atelier de construction nautique à La Rochelle) a vu son plan de reprise adopté par le tribunal de commerce de Perpignan. Il s?est engagé à conserver 121 des 219 emplois que compte l?entreprise de Canet (66), laquelle avait déjà effectué 35 licenciements en début d?année, lors d?un 1er plan de restructuration.
Martinez a 30 ans Autre chantier naval catalan, installé à St-Cyprien, l?entreprise Martinez, spécialisée dans les bateaux de pêche, connaît meilleure fortune : ses carnets de commande sont pleins. Créée en juin 1973, la société a su prendre le tournant du polyester avant tout le monde, se forgeant ainsi une clientèle fidèle d?armateurs. Sur sa lancée, l?entreprise aménage de nouveaux locaux sur son site, portant dès 2004 sa surface de production à 4 800 m2.
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